S’engager dans une relation toujours plus profonde avec le Christ (Ho 2e dimanche TO - 17/01/21)

donnée au couvent d’Avon

Textes liturgiques (année B) : Is 55, 1-11 ; Is 12, 2, 4bcd, 5-6 ; 1 Jn 5, 1-9 ; Mc 1, 7-11

Jean Baptiste est un homme de Dieu, qui a consacré sa vie à Dieu et la mission qu’il reçoit est de conduire les hommes à Dieu. Il en témoigne par sa vie érémitique et le baptême qu’il propose est un baptême de conversion pour recevoir le pardon de Dieu.

Il fallait cet homme, totalement offert à Dieu et à l’écoute de Dieu, pour préparer la venue du Messie. Jésus vient à la suite d’une longue attente que Jean Baptiste a su réveiller chez ses contemporains. Aussi est-il capable, plus que quiconque, de savoir lire les signes des temps. Il est assez lucide et assez courageux pour dénoncer l’hypocrisie des pharisiens ou des sadducéens, de même qu’il n’hésite pas à critiquer publiquement le comportement d’Hérode, au prix de sa vie. Jean Baptiste est un homme, encore une fois, investi par Dieu, c’est pourquoi en voyant Jésus venir se faire baptiser par lui, il perçoit aussitôt l’humanité exceptionnelle de cet homme Jésus. Il pose son regard sur Jésus qui allait et venait, nous dit-on. Habité par la présence de l’Esprit St, Jean Baptiste est en mesure de discerner en Jésus le Messie. Mais un Messie qui n’a rien d’un chef, d’un libérateur contre l’envahisseur romain. Il a su voir en lui un homme rayonnant d’humilité, de bonté, de vérité et d’amour. Il a su percevoir en lui ‘l’Agneau de Dieu’. En deux mots Jean Baptiste définit qu’elle sera la mission Jésus. En effet, comme l’Agneau pascal, Jésus s’offrira en sacrifice à Dieu et aux hommes pour le salut du monde.

Disciples et fidèles du baptiste, appuyés sur son enseignement, André et l’autre disciple sont les premiers qui, sur les conseils de leur maître, veulent connaître Jésus. Voyant qu’ils le suivent, Jésus leur dit : ‘Que cherchez-vous ?’ C’est d’ailleurs la première parole de Jésus dans cet Évangile. En effet avant de le suivre, Jésus les interroge sur leur recherche. Quelle est au juste l’attente de ces hommes ? Jésus ne veut pas qu’on le suive comme quelqu’un qui séduit les foules parce qu’il opère des miracles, des guérisons ! Il veut que son disciple soit désireux de le rechercher et de le connaître, lui, Jésus et son message de vie qu’il vient apporter à l’humanité. La réponse des deux disciples est directe : ils veulent savoir où il demeure ! Jésus leur dit alors : ‘Venez et voyez’. Ils veulent regarder et demeurer avec celui qu’ils se sentent désormais appelés, à suivre, à découvrir et à aimer. Dans l’Apocalypse il est dit que les élus ‘suivent l’Agneau partout où il va’. En vrai disciples ils sauront à leur tour en entraîner d’autres avec eux. C’est André qui, aussitôt, va chercher son frère Simon pour lui annoncer cette Bonne Nouvelle : ‘Nous avons trouvé le Messie’. Viendront ensuite Philippe et Nathanaël. Se mettre à la suite du Christ c’est inévitablement désirer partager aux autres cette joie et cette espérance qu’il communique. Il s’agit d’accueillir son enseignement mais aussi de s’engager dans une relation toujours plus profonde, plus forte avec le Christ.

‘Venez et voyez’, il s’agit de voir avec les yeux de la foi, les yeux de l’âme comme St Jean devant le tombeau vide : ‘il vit et il cru’. Ne peuvent rendre témoignage du Christ que ceux qui, en effet, savent voir et accueillir dans la foi la Parole de celui qui est Verbe de vie. Etre disciple du Christ c’est instaurer une relation avec le Christ, c’est apprendre à partager sa présence. C’est s’attacher à lui, être saisi par sa personne comme l’ont été ces premiers disciples. L’attente messianique des disciples comme celle de tout le peuple devait certainement être très forte mais mêlée de bien des questions, de fausses attentes sur le Messie. Attentes très humaine qui, comme telle, avait besoin d’être éclairées, purifiées. Durant trois ans les disciples vont entrer progressivement dans la réalité du salut apporté par le Christ. Trois ans d’écoute, de partage, de regard, de gestes qui vont transformer leur attente du salut.

Nous pouvons, nous aussi nous poser la question, quelle est notre attente, quelle est celle de nos contemporains ? Aujourd’hui encore, le Seigneur nous dit : ‘Venez et voyez’. Il faut donc que nous apprenions à demeurer avec le Christ. Il faut que nous soyons en marche avec lui pour découvrir celui qui est le salut dans tout son être. Il est le chemin que nous devons prendre pour aller vers le Père. Comme le jeune Samuel apprenons à nous mettre à l’écoute de Dieu. Sachons lui dire : ‘Parle, Seigneur, ton serviteur écoute’. Cheminons avec le Christ afin de faire grandir et de purifier notre espérance. Regardons également comment, à notre tour, comme les premiers disciples, nous pouvons rejoindre les hommes. Dans leur souffrance, leur détresse, leurs inquiétudes, aidons-les mais aidons-les bien sûr à découvrir le Messie. Toutefois nous ne leur partagerons cette Bonne Nouvelle du Salut que si elle nous habite et nous fait vivre.

Fr.Bernard Bézier, ocd - (couvent d’Avon)
Revenir en haut