Edith Stein et Thérèse d’Avila

« Le motif pour lequel elle ne devint pas protestante, comme son maître Edmund Husserl ou comme sa marraine Edwige Conrad-Martius ou comme ses amis Adolf et Anna Reinach mais qu’elle devint catholique, fut sans aucun doute, la lecture de la vie de Sainte Thérèse de Jésus par elle-même ».

in « témoignage du Père Johanan Kirchmann ».

« Depuis près de 12 ans le Carmel était mon but, depuis que la vie de notre Sainte Mère Thérèse était tombée entre mes mains en l’été 1921, et avait mis fin à ma longue recherche de la foi véritable. »

in « Edith Stein, comment je suis entrée au Carmel de Cologne », 1939.

« Il y a un état de repos en Dieu, de totale cessation de toute activité spirituelle, dans lequel on ne fait plus aucune sorte de plan, on ne prend aucune décision, et surtout on n’agit absolument pas, mais dans lequel on abandonne tout l’avenir à la volonté de Dieu et l’on s’abandonne totalement au destin. Cet état a peut-être été le mien après qu’un événement qui surpassait mes forces, eut entièrement consumé la force spirituelle de mon esprit et m’eut privé de toute activité. Ce repos en Dieu, comparé au renoncement à l’activité par manque de force vitale, c’était quelque chose de complètement nouveau et particulier : c’est un silence de mort. Lui succède, le sentiment d’être protégée, et tandis que je m’abandonne à ce sentiment, une vie nouvelle commence peu à peu à me remplir. Ce courant vivifiant me paraît être l’épanchement d’une activité qui n’est pas la mienne ».

in « Jahruch », ’Causalité psychique’, article d’Edith Stein paru en 1922.

« Je crois qu’il y a peu à faire avec des éléments construits ou imaginés, là où manque l’expérience personnelle, on doit s’en tenir aux témoignages d’hommes religieux, il n’y a en ceux-ci, aucune faille. A mon avis, les plus impressionnants sont les mystiques espagnols, Thérèse de Jésus, et Jean de la Croix ».

in « Edith Stein, Correspondance I (1917-1933) », lettre à Roman Ingarden, le 20 novembre 1927, éditions du Cerf.

« La délicatesse de sa conscience qui s’accuse avec un vif remords quand nul autre ne peut découvrir en elle une faute, l’ardeur de son amour, qui la rend prête à n’importe quel sacrifice pour l’honneur de Dieu, le souci des âmes qu’elle désire de toutes ses forces arracher à leur perte et conduire dans la paix du Seigneur ».

« Tous ceux à qui fut accordée cette grâce immense d’être appelés ses « fils » et ses « filles », lèvent leur regard vers leur Sainte Mère, avec un amour plein de reconnaissance. Ils ne connaissent nul autre plaisir que celui d’être rempli de son esprit, et de parcourir, en lui tenant la main, « le Chemin de la Perfection » jusqu’à atteindre le but ».

in « Edith Stein, Source Cachée, Œuvres spirituelles », ’Amour pour Amour : vie et œuvre de Sainte Thérèse de Jésus’, éditions du Cerf, 1998, pp. 102-162.

« C’est dans une semblable maison de l’Ordre, suivant la règle mitigée, qu’entra en 1536, notre Sainte Mère. Durant plusieurs dizaines d’années, elle souffrit de se sentir tiraillée entre les relations mondaines qui la retenaient prisonnière, et le don sans réserve à Dieu qui l’attirait. Mais le Seigneur ne lui laissa pas de répit tant qu’elle n’eut pas tranché tous les liens qui l’entravaient et qu’elle n’eut vraiment rendu sa vie cohérente avec cette vérité : « Dieu seul suffit ». La grande division religieuse qui déchirait l’Europe de son temps, la perte de tant d’âmes, éveillèrent en elle, l’ardent désir de s’opposer à ce désastre, et d’offrir au Seigneur une compensation. Dieu lui inspira alors, la pensée de fonder avec un petit groupe d’âmes choisies, un monastère selon la règle primitive, et de Le servir là, avec la plus grande perfection. Dans des luttes et des difficultés indicibles, elle réussit à fonder le Couvent de Saint Joseph d’Avila. De là, se développa son œuvre immense de réforme. A sa mort, elle laissait 36 Couvents de moniales et de moines de la stricte observance, la nouvelle branche de l’Ordre des Carmes et Carmélites déchaussés. Les monastères de la réforme devaient être des lieux où revivrait l’antique esprit du Carmel. La règle primitive remise en vigueur, et les constitutions composées par la Sainte elle-même, forment la clôture avec laquelle elle voulait protéger sa vigne contre les dangers de l’extérieur. Ses écrits sur la prière, la description la plus complète et la plus vivante qui soit de la vie intérieure, sont le précieux témoignage qu’elle nous a laissé. »

in « Edith Stein, Source Cachée, Œuvres spirituelles », ’Histoire et esprit du Carmel’, éditions du Cerf, 1998, pp. 215-227.

« Elle exerçait cet art suprême de modeler, non pas dans un matériau qui soit le bois ou la pierre, mais dans la vivante âme humaine ».

« Elle avait ce pouvoir magique sur les âmes, qui les entraîne irrésistiblement ».

« Seul, celui qui se trouve pour rien, qui ne trouve plus rien en lui qui vaille la peine d’être défendu ou réalisé, lui seul est le champ pour l’action illimitée de Dieu, la racine, la couronne de tout cela réside dans l’Amour de Dieu ».

« L’Amour ardent pour les âmes résulte de cet Amour pour le Seigneur et de l’Union toujours croissante avec Lui ».

« Le travail de formation merveilleux de notre Sainte Mère, ne se termina pas avec sa mort. Son effet s’étend au-delà des frontières de son peuple et de son Ordre. Il dépasse même le cadre de l’Eglise, et se communique à ceux qui sont en dehors, la force de son langage et la sincérité et la simplicité de son style, ouvre les cœurs, et porte la vie divine. Le nombre de ceux qu’elle a mené sur le chemin de la lumière, ne sera connu que le jour du jugement dernier ».

in « Edith Stein, l’art d’éduquer, Regards sur Thérèse d’Avila », éditions ad Solem, 1999.

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