Édith Stein

Thérèse-Bénédicte de la Croix (1891-1942)

« Dieu est la vérité.
Qui cherche la vérité, cherche Dieu,
qu’il en soit conscient ou non. » Lettre d’Edith Stein à soeur Adelgundis Jaegerschmid, le 23 mars 1938.

Philosophe et carmélite, Edith Stein vient au monde dans une famille juive le 12 octobre 1891 à Breslau en Prusse. Malgré une éducation marquée par le judaïsme, elle s’éloigne résolument à l’âge de l’adolescence de toute croyance religieuse en même temps qu’elle quitte librement l’école pour un temps. Sa vive intelligence l’engage à rechercher la vérité avec les moyens nécessaires : elle reprend donc le lycée et et va s’inscrire à l’université pour suivre les cours qui l’intéressent en psychologie et philosophie.

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Edith est l’une des rares femmes de son époque à fréquenter l’université ; elle sera la 1re femme docteur en philosophie avec sa thèse sur « l’Einfühlung » (empathie). Edith devient élève puis assistante d’Edmund Husserl, dont les travaux en phénoménologie rendent la jeune femme attentive au phénomène religieux.

La question de la foi en Dieu s’impose progressivement à elle quand elle voit une femme prier seule dans une église ou quand une amie veuve traverse le deuil en puisant sa force dans sa foi. En 1921, la lecture de l’autobiographie de Thérèse d’Avila la décide à demander le baptême dans l’Église catholique. Unissant ses compétences philosophiques à la lumière que lui donne la foi, Edith Stein se consacre pendant une dizaine d’années à l’enseignement au couvent des dominicaines de Spire. Son principal souci est de mettre en valeur une vision chrétienne de la personne humaine.

Pleinement lucide sur la signification de la montée du nazisme et interdite d’enseignement en raison de son origine juive, elle entre au Carmel de Cologne en 1933 et y prend le nom de Thérèse Bénédicte de la Croix. Nouvelle rupture avec sa famille et surtout avec sa mère qui ne comprend pas son choix. Mais Edith poursuit son combat contre le mal qui se déchaîne dans le monde à un niveau de radicale profondeur : avec le Christ, sous le signe de la Croix. Elle décide de se tenir devant Dieu afin d’intercéder pour tous.

Elle cherche à quitter l’Allemagne et part pour le Carmel d’Echt en Hollande en 1938. Suite à une dénonciation des exactions nazies par les évêques hollandais, le pouvoir national-socialiste décide de déporter tous les chrétiens d’origine juive. Le 9 août 1942, Edith Stein meurt dans les chambres à gaz d’Auschwitz, à la fois victime de la Shoah et témoin du Christ.

Elle sera canonisée par le pape Jean-Paul II le 11 octobre 1998 et proclamée co-patronne de l’Europe en 1999.

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